Article de la revue des Sociétés Savantes tome IX de juillet 1869, dans un texte de J. Marion


   « Le territoire de Ménétreux est à coup sûr, après celui d’Alise, le plus curieux à étudier au point de vue de la grande lutte qui eut lieu autour de la cité des Mandubiens. L’on ne peut faire un pas sur ce sol accidenté et parfois un peu âpre sans y trouver des traces vivantes de ces temps antiques. D’abord apparait la fameuse colline que César essaya d’enfermer dans un double retranchement. Ne vous semble t-il pas voir l’armée d’élite confiée à Vercassivellaunus couvrir les hauteurs et porter sur les lignes romaines, si désavantageusement placées au revers méridional, des coups tellement vigoureux que César étonné y envoya ses meilleurs lieutenants et s’y porta lui-même en toute hâte, vêtu du paludamentum pourpre, bien connu des légions. Il avait pour but d’empêcher qu’elles ne fussent forcées, ce à quoi il réussit. C’est là que pris à revers par la cavalerie romaine, Sedalius fut frappé à mort, que Vercassivellaunus perdit la liberté, c’est là enfin que se passa ce terrible drame final qui, en rompant la confédération gauloise, laissa son généralissime Vercingétorix à la merci de César vainqueur. Le bois de Réa ne porterait-il pas au front la tache sanglante que lui imprima ce désastre de la Gaule et cet autre lieu aujourd’hui couvert de vignes appelé encore « La Milice », traversé par les retranchements ennemis, ne désignerait-il pas le théâtre de ce terrible choc ? »



Source: Mme Nicole Simon "Morceaux d'histoire de la très ancienne paroisse de Monestériolum"